Les quelque 120 000 personnes qui, chaque année en France, font l’expérience d’une colique néphrétique en gardent un souvenir cuisant. La douleur est si violente qu’elle nécessite une prise en charge urgente. Opération chirurgicale ou traitement médicament ? On fait le point.

Colique néphrétique : quel traitement ?

 

Une douleur caractéristique
Pression excessive et blocage du rein
Une véritable urgence médicale
Des signes de complications : une opération pour drainer le rein
Pas de complications : un médicament suffit

 

Une douleur paroxystique, pire qu’un accouchement sans péridurale… Pour celles et ceux qui l’ont vécue, les mots ne sont pas assez forts pour décrire la colique néphrétique. « Chaque année en France, on enregistre environ 120 000 cas, ce qui représente 1 à 2 % des consultations en urgence », estime le Pr Olivier Traxer, urologue à l’hôpital Tenon (Paris) et membre du comité lithiase de l’Association française d’urologie.
Une douleur caractéristique

La douleur décrite par les patients ne ressemble à aucune autre. Elle démarre dans le dos, sous les côtes. Pour localiser la zone, le Pr Traxer propose : « Imaginez un point dans le dos, en regard de votre nombril et remontez 20 cm au-dessus ».

Cette douleur très violente, « probablement l’une des plus importantes que peut ressentir l’organisme » selon le Pr Traxer, monte en intensité puis baisse et repart de plus belle, pendant « de longues minutes ». Elle se déplace également vers l’abdomen et descend au niveau des organes génitaux.
Pression excessive et blocage du rein

Tout s’explique par le blocage du rein. « L’un des deux canaux qui relient le rein à la vessie (les uretères) est bouché par un obstacle. L’urine ne peut plus s’écouler. Le rein gonfle et la pression monte. C’est cette pression qui fait mal », explique l’urologue.

Un calcul le plus souvent en cause

Dans 80 % des cas, l’obstacle qui bouche l’uretère est un calcul, une sorte de petit caillou souvent composé de cristaux de calcium. Dans des situations plus rares, il s’agit non pas d’un calcul, mais d’un caillot sanguin, d’une tumeur ou d’un rétrécissement anormal du canal urinaire.
A lire aussi :
10 questions pour mieux comprendre les calculs rénaux
Une véritable urgence médicale

Dans tous les cas, la colique néphrétique doit être traitée en urgence. « Le blocage risque à long terme d’abîmer le rein », souligne le Pr Traxer. Le choix d’opérer le patient, ou pas, se fait en fonction de trois critères :

    La fièvre : c’est un symptôme primordial, signe d’une infection du rein. « Le risque de septicémie est élevé. C’est une urgence vitale », insiste le Pr Traxer.
    Le patient n’a qu’un seul rein : là encore, il faut intervenir très rapidement. Le blocage de ce rein unique met en danger la vie du patient.
    La douleur est trop intense : lorsqu’elle résiste à tout médicament, cette douleur doit être soulagée le plus rapidement possible.

Des signes de complications : une opération pour drainer le rein

En présence de l’une ou l’autre de ces complications, le patient doit être opéré. L’intervention consiste à drainer le rein. Sous anesthésie générale, et en passant par les voies naturelles, le chirurgien introduit dans l’uretère une «sonde double J» (ses deux extrémités sont en forme de J) qui va permettre à l’urine de s’évacuer. La douleur disparaît instantanément.

« Le calcul est laissé en place. Il sera retiré plus tard en même temps que le drain, c’est-à-dire dans les trois à quatre semaines qui suivent la pose de la sonde double J. Dans l’absolu, on pourrait attendre plusieurs mois, mais la sonde peut être à l’origine de douleurs et de spasmes de la vessie, donc d’une certaine intolérance. C’est pourquoi on préfère ne pas trop attendre », précise le Pr Traxer.
Pas de complications : un médicament suffit

Si le patient n’est pas dans une situation d’urgence absolue, un traitement à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) va calmer la douleur.

« Les AINS agissent en ralentissant la production d’urine, ce qui laisse au rein le temps de se vider tout doucement. Dès que le rein se dégonfle, le patient ressent un soulagement dans les vingt minutes », explique l’urologue. Le traitement peut être administré en injection aux urgences de l’hôpital, avec un relais par voie orale dès le retour à domicile.

Le traitement par AINS ne doit pas être poursuivi plus de deux-trois jours car les AINS sont toxiques pour le rein lui-même. Ils sont d’ailleurs contre-indiqués chez les personnes dont la fonction rénale est altérée. Dans ce cas, on a recours aux antalgiques classiques (paracétamol ou morphine) pour calmer la douleur. Mais l’efficacité est moindre que celle des anti-inflammatoires.

De son côté, la nature donne un petit coup de pouce. L’uretère va naturellement se dilater, jusqu’à pratiquement doubler son diamètre, pour permettre au calcul de passer. Dans 70 % des cas, le «caillou» est évacué naturellement.

Colique néphrétique : quel traitement ?



Les quelque 120 000 personnes qui, chaque année en France, font l’expérience d’une colique néphrétique en gardent un souvenir cuisant. La douleur est si violente qu’elle nécessite une prise en charge urgente. Opération chirurgicale ou traitement médicament ? On fait le point.

Colique néphrétique : quel traitement ?

 

Une douleur caractéristique
Pression excessive et blocage du rein
Une véritable urgence médicale
Des signes de complications : une opération pour drainer le rein
Pas de complications : un médicament suffit

 

Une douleur paroxystique, pire qu’un accouchement sans péridurale… Pour celles et ceux qui l’ont vécue, les mots ne sont pas assez forts pour décrire la colique néphrétique. « Chaque année en France, on enregistre environ 120 000 cas, ce qui représente 1 à 2 % des consultations en urgence », estime le Pr Olivier Traxer, urologue à l’hôpital Tenon (Paris) et membre du comité lithiase de l’Association française d’urologie.
Une douleur caractéristique

La douleur décrite par les patients ne ressemble à aucune autre. Elle démarre dans le dos, sous les côtes. Pour localiser la zone, le Pr Traxer propose : « Imaginez un point dans le dos, en regard de votre nombril et remontez 20 cm au-dessus ».

Cette douleur très violente, « probablement l’une des plus importantes que peut ressentir l’organisme » selon le Pr Traxer, monte en intensité puis baisse et repart de plus belle, pendant « de longues minutes ». Elle se déplace également vers l’abdomen et descend au niveau des organes génitaux.
Pression excessive et blocage du rein

Tout s’explique par le blocage du rein. « L’un des deux canaux qui relient le rein à la vessie (les uretères) est bouché par un obstacle. L’urine ne peut plus s’écouler. Le rein gonfle et la pression monte. C’est cette pression qui fait mal », explique l’urologue.

Un calcul le plus souvent en cause

Dans 80 % des cas, l’obstacle qui bouche l’uretère est un calcul, une sorte de petit caillou souvent composé de cristaux de calcium. Dans des situations plus rares, il s’agit non pas d’un calcul, mais d’un caillot sanguin, d’une tumeur ou d’un rétrécissement anormal du canal urinaire.
A lire aussi :
10 questions pour mieux comprendre les calculs rénaux
Une véritable urgence médicale

Dans tous les cas, la colique néphrétique doit être traitée en urgence. « Le blocage risque à long terme d’abîmer le rein », souligne le Pr Traxer. Le choix d’opérer le patient, ou pas, se fait en fonction de trois critères :

    La fièvre : c’est un symptôme primordial, signe d’une infection du rein. « Le risque de septicémie est élevé. C’est une urgence vitale », insiste le Pr Traxer.
    Le patient n’a qu’un seul rein : là encore, il faut intervenir très rapidement. Le blocage de ce rein unique met en danger la vie du patient.
    La douleur est trop intense : lorsqu’elle résiste à tout médicament, cette douleur doit être soulagée le plus rapidement possible.

Des signes de complications : une opération pour drainer le rein

En présence de l’une ou l’autre de ces complications, le patient doit être opéré. L’intervention consiste à drainer le rein. Sous anesthésie générale, et en passant par les voies naturelles, le chirurgien introduit dans l’uretère une «sonde double J» (ses deux extrémités sont en forme de J) qui va permettre à l’urine de s’évacuer. La douleur disparaît instantanément.

« Le calcul est laissé en place. Il sera retiré plus tard en même temps que le drain, c’est-à-dire dans les trois à quatre semaines qui suivent la pose de la sonde double J. Dans l’absolu, on pourrait attendre plusieurs mois, mais la sonde peut être à l’origine de douleurs et de spasmes de la vessie, donc d’une certaine intolérance. C’est pourquoi on préfère ne pas trop attendre », précise le Pr Traxer.
Pas de complications : un médicament suffit

Si le patient n’est pas dans une situation d’urgence absolue, un traitement à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) va calmer la douleur.

« Les AINS agissent en ralentissant la production d’urine, ce qui laisse au rein le temps de se vider tout doucement. Dès que le rein se dégonfle, le patient ressent un soulagement dans les vingt minutes », explique l’urologue. Le traitement peut être administré en injection aux urgences de l’hôpital, avec un relais par voie orale dès le retour à domicile.

Le traitement par AINS ne doit pas être poursuivi plus de deux-trois jours car les AINS sont toxiques pour le rein lui-même. Ils sont d’ailleurs contre-indiqués chez les personnes dont la fonction rénale est altérée. Dans ce cas, on a recours aux antalgiques classiques (paracétamol ou morphine) pour calmer la douleur. Mais l’efficacité est moindre que celle des anti-inflammatoires.

De son côté, la nature donne un petit coup de pouce. L’uretère va naturellement se dilater, jusqu’à pratiquement doubler son diamètre, pour permettre au calcul de passer. Dans 70 % des cas, le «caillou» est évacué naturellement.