une nouvelle étude impliquant 120.000 personnes montre que le sucre contenu dans les sodas augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires et donc, de décéder prématurément.


Sodas, thés glacés industriels, sirops…Les boissons sucrées sont-elles un problème de santé publique? C’est-ce qui montre une étude publiée le 18 mars dans la revue scientifique Circulation, qui conclut qu’elles sont à l’origine d’un risque supplémentaire de décès prématuré. Les auteurs de l’étude ont suivi près de 120.000 Américains pendant 30 ans. Les plus gros buveurs (plus de deux canettes par jour) ont un risque accru de 21% de décéder plus tôt que les personnes qui ne boivent pas du tout de boissons sucrées.


Un tel lien avait déjà été mis en évidence par une étude publiée en 2015. Ce nouveau travail apporte une information supplémentaire de taille: plus la consommation de boissons sucrées est importante, plus le risque de décéder prématurément est grand (+1% pour moins d’un soda par semaine, +6% pour moins d’un soda par jour, +14% pour un ou deux sodas par jour, et +21% pour plus de 2 sodas par jour).


L’étude montre que ces décès sont majoritairement dus aux maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, etc.), avec une augmentation de 31% du risque d’en développer une pour ceux qui consomment au moins deux canettes par jour. Et chaque canette supplémentaire est sanctionnée d’un risque accru de 10%! Les chercheurs ont pris en compte une multitude de facteurs, tels que le tabagisme et le régime alimentaire. Mais selon eux, cette augmentation du risque de mortalité est imputable aux boissons sucrées seules.


Que se passe-t-il quand on boit un soda?

Le sucre contenu dans les sodas agit sur notre organisme de diverses façons. Tout d’abord, un taux de glucose (une forme de sucre) dans le sang trop élevé endommage les parois internes des artères, les rendant plus fragiles et plus sensibles à l’accumulation de cholestérol. Ce dernier y pénètre et favorise la formation des plaques d’athérome qui vont progressivement boucher les artères, causant, à terme, infarctus ou accident vasculaire cérébral (AVC). Quand cet excès de sucre dans le sang devient fréquent, c’est tout le métabolisme qui est déréglé, avec à la clé une prise de poids, de l’hypertension ou encore un diabète de type 2. Autant de facteurs qui augmentent le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire.

                               

Les sodas, pires que les gâteaux?

«Les sodas, les jus de fruits contenant des sucres ajoutés ou les thés glacés sont la première source de sucre pur dans notre alimentation»


Guillaume Walther, spécialiste des maladies cardiovasculaires


Pourquoi les boissons sucrées sont-elles plus incriminées que les autres aliments? «Les sodas, les jus de fruits contenant des sucres ajoutés ou les thés glacés sont la première source de sucre pur dans notre alimentation», explique Guillaume Walther, spécialiste des maladies cardiovasculaires à l’université d’Avignon. «Dans ces boissons, il n’y a pas de fibres alimentaires, or ce sont elles qui permettent de ralentir la vitesse d’absorption du sucre dans le sang. Celui-ci est donc absorbé immédiatement, ce qui fait augmenter la glycémie dans le sang d’une manière plus importante qu’un gâteau contenant la même quantité de sucre.»


Une fois dans notre sang, le sucre commence son œuvre destructrice. C’est ce qu’ont découvert Guillaume Walther et son équipe à l’occasion d’une étude publiée dans le journal Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology en 2017. «Nos artères ont une capacité innée à adapter leur diamètre en fonction des besoins en sang de nos organes, mais une canette de soda suffit à perturber temporairement cette capacité de dilatation», explique le chercheur. «Même chez des personnes jeunes et en bonne santé, on observe ce dysfonctionnement». En clair, une surdose de sucre, même ponctuelle, met en difficulté nos artères.


«Même chez des personnes jeunes et en bonne santé, on observe ce dysfonctionnement. »


Guillaume Walther, chercheur à l’université d’Avignon


«Normalement, les cellules qui tapissent nos artères produisent du monoxyde d’azote, qui est un vasodilatateur, c’est-à-dire qu’il provoque un élargissement des vaisseaux sanguins», détaille Cyril Reboul, chercheur et coauteur de l’étude avec Guillaume Walther. «Mais la hausse rapide de la glycémie causée par une boisson sucrée entraîne une baisse de la fabrication de monoxyde d’azote et donc une diminution de la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater», précise-t-il. «Par ailleurs, cette hyperglycémie favorise le stress oxydatif, un phénomène chimique nuisible pour les cellules.»


Selon les chercheurs, cet effet transitoire pourrait devenir chronique si la consommation de boissons sucrées est régulière, abîmant significativement l’état des artères et augmentant le risque de développer, à terme, une maladie cardiovasculaire. D’après les dernières recommandations nutritionnelles de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), mieux vaut ne pas boire plus d’une boisson sucrée par jour. Une quantité qui s’avère déjà excessive selon ces études.

                             

Boire du soda tous les jours abîme les artères



 une nouvelle étude impliquant 120.000 personnes montre que le sucre contenu dans les sodas augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires et donc, de décéder prématurément.


Sodas, thés glacés industriels, sirops…Les boissons sucrées sont-elles un problème de santé publique? C’est-ce qui montre une étude publiée le 18 mars dans la revue scientifique Circulation, qui conclut qu’elles sont à l’origine d’un risque supplémentaire de décès prématuré. Les auteurs de l’étude ont suivi près de 120.000 Américains pendant 30 ans. Les plus gros buveurs (plus de deux canettes par jour) ont un risque accru de 21% de décéder plus tôt que les personnes qui ne boivent pas du tout de boissons sucrées.


Un tel lien avait déjà été mis en évidence par une étude publiée en 2015. Ce nouveau travail apporte une information supplémentaire de taille: plus la consommation de boissons sucrées est importante, plus le risque de décéder prématurément est grand (+1% pour moins d’un soda par semaine, +6% pour moins d’un soda par jour, +14% pour un ou deux sodas par jour, et +21% pour plus de 2 sodas par jour).


L’étude montre que ces décès sont majoritairement dus aux maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, etc.), avec une augmentation de 31% du risque d’en développer une pour ceux qui consomment au moins deux canettes par jour. Et chaque canette supplémentaire est sanctionnée d’un risque accru de 10%! Les chercheurs ont pris en compte une multitude de facteurs, tels que le tabagisme et le régime alimentaire. Mais selon eux, cette augmentation du risque de mortalité est imputable aux boissons sucrées seules.


Que se passe-t-il quand on boit un soda?

Le sucre contenu dans les sodas agit sur notre organisme de diverses façons. Tout d’abord, un taux de glucose (une forme de sucre) dans le sang trop élevé endommage les parois internes des artères, les rendant plus fragiles et plus sensibles à l’accumulation de cholestérol. Ce dernier y pénètre et favorise la formation des plaques d’athérome qui vont progressivement boucher les artères, causant, à terme, infarctus ou accident vasculaire cérébral (AVC). Quand cet excès de sucre dans le sang devient fréquent, c’est tout le métabolisme qui est déréglé, avec à la clé une prise de poids, de l’hypertension ou encore un diabète de type 2. Autant de facteurs qui augmentent le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire.

                               

Les sodas, pires que les gâteaux?

«Les sodas, les jus de fruits contenant des sucres ajoutés ou les thés glacés sont la première source de sucre pur dans notre alimentation»


Guillaume Walther, spécialiste des maladies cardiovasculaires


Pourquoi les boissons sucrées sont-elles plus incriminées que les autres aliments? «Les sodas, les jus de fruits contenant des sucres ajoutés ou les thés glacés sont la première source de sucre pur dans notre alimentation», explique Guillaume Walther, spécialiste des maladies cardiovasculaires à l’université d’Avignon. «Dans ces boissons, il n’y a pas de fibres alimentaires, or ce sont elles qui permettent de ralentir la vitesse d’absorption du sucre dans le sang. Celui-ci est donc absorbé immédiatement, ce qui fait augmenter la glycémie dans le sang d’une manière plus importante qu’un gâteau contenant la même quantité de sucre.»


Une fois dans notre sang, le sucre commence son œuvre destructrice. C’est ce qu’ont découvert Guillaume Walther et son équipe à l’occasion d’une étude publiée dans le journal Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology en 2017. «Nos artères ont une capacité innée à adapter leur diamètre en fonction des besoins en sang de nos organes, mais une canette de soda suffit à perturber temporairement cette capacité de dilatation», explique le chercheur. «Même chez des personnes jeunes et en bonne santé, on observe ce dysfonctionnement». En clair, une surdose de sucre, même ponctuelle, met en difficulté nos artères.


«Même chez des personnes jeunes et en bonne santé, on observe ce dysfonctionnement. »


Guillaume Walther, chercheur à l’université d’Avignon


«Normalement, les cellules qui tapissent nos artères produisent du monoxyde d’azote, qui est un vasodilatateur, c’est-à-dire qu’il provoque un élargissement des vaisseaux sanguins», détaille Cyril Reboul, chercheur et coauteur de l’étude avec Guillaume Walther. «Mais la hausse rapide de la glycémie causée par une boisson sucrée entraîne une baisse de la fabrication de monoxyde d’azote et donc une diminution de la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater», précise-t-il. «Par ailleurs, cette hyperglycémie favorise le stress oxydatif, un phénomène chimique nuisible pour les cellules.»


Selon les chercheurs, cet effet transitoire pourrait devenir chronique si la consommation de boissons sucrées est régulière, abîmant significativement l’état des artères et augmentant le risque de développer, à terme, une maladie cardiovasculaire. D’après les dernières recommandations nutritionnelles de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), mieux vaut ne pas boire plus d’une boisson sucrée par jour. Une quantité qui s’avère déjà excessive selon ces études.